Comment nourrir les pratiques pédagogiques des enseignants avec un artiste en résidence ?

Un projet intitulé « Communiquer ! », autour d’une notion scientifique et Pythagore…

En imaginant le projet de résidence de la compagnie Détournoyment au collège Sévigné de Roubaix, la question de l’accompagnement des enseignants s’est tout de suite posée. 

Une équipe investie

Des collègues de français engagées dans l’expérimentation « Enseigner l’éloquence en classe de 3ème », la professeure documentaliste qui prépare aux côtés des professeurs principaux de 6èmeun oral de fin de cycle, la majorité des disciplines impliquées dans l’oral du brevet, un labo-média qui a vu le jour cette année : ce dynamisme autour de l’oralité à Sévigné est né sans aucun doute de la volonté des équipes éducatives de s’adapter aux spécificités de leurs élèves. 

Des élèves aux multiples « talents »

Certains sont de véritables tchatcheurs, d’autres tellement effacés, d’autres encore en rupture totale avec l’écrit. Il s’agit alors de s’appuyer sur les compétences des uns pour donner envie aux autres de se lancer, de transférer ses compétences sur différents domaines, des situations diverses, et réconcilier le groupe entier avec les attendus de l’école. 

De l’oral du brevet au grand oral 

L’école, justement, depuis quelques années, accorde une place privilégiée à l’oral. Il s’agit de retrouver un équilibre entre l’écrit et la parole, sans privilégier l’un par rapport à l’autre, au contraire, en reliant sans cesse l’un et l’autre. Mais c’est aussi un véritable enjeu de société qui est alors proposé. Permettre aux jeunes de développer leurs capacités à prendre la parole de façon claire et convaincante pour réfléchir, réagir, s’engager, s’exprimer, écouter l’autre, critiquer, mieux se connaître ou tout simplement exister.

Des détours didactiques

Mais pour préparer les élèves, pour imaginer des stratégies qui font naître une parole pleine, régulière, égalitaire, pour bousculer nos pratiques et inventer quelque chose qui viendrait remplacer le cours dialogué, pour travailler le contenu sans avoir oublié de questionner aussi le corps, nous ne sommes pas contre un coup d’aiguillon !

Des artistes présents

Voilà, un artiste en résidence, c’est aussi ça : des ateliers proposés sur la pause méridienne aux collègues volontaires pour apprendre à travailler le souffle et placer la voix. Un atelier d’improvisation mené sur un temps de concertation pédagogique. Et (ce qui était prévu et qu’on aurait aimé réaliser !), entrer dans la peau d’un élève face à un jury. Incarner un personnage célèbre. Convaincre un auditoire…

Des possibles innovants

Toutes ces situations ont comme dénominateur commun le fait d’inviter les personnels à pratiquer le jeu théâtral. D’abord parce que la pratique artistique rassemble, apaise, libère. Ensuite, parce qu’elle rappelle à quel point on se met en danger, à quel point on s’expose en incarnant une parole, parfois très intime. Enfin, parce que le champ artistique et culturel nous ouvre des possibles innovants et stimulants !

crédits photo: libre de droits