Retour sur une expérience rythmée par différentes approches plastiques dans le cadre de la Résidence d’artiste au collège de la Chasse Royale.
Une déambulation immobile qui s’est déroulée concrètement autour de rencontres régulières au travers d’expérimentations particulièrement originales les unes comme les autres. Ces expériences étaient liées au principe optique de la camera obscura.
Peut-on substituer une lumière artificielle à la lumière du jour pour révéler l’image dans une chambre noire ?
Ainsi les élèves ont pu réaliser, tout d’abord, des cameras obscura en carton, en arts plastiques et vivre une expérience immersive et contemplative tout en révélant le monde à travers un petit rayon de lumière. Le système de Camera Obscura désigne un petit trou dans une paroi d’un lieu plongé dans l’obscurité. La convergence des rayons lumineux à travers cet orifice, permet la projection d’une image renversée de ce qui se passe à l’extérieur. Après un temps d’adaptation à l’obscurité, les élèves sont immergés dans l’image du spectacle qui se déroule au dehors d’une réalité altérée et magnifiée. Le phénomène optique de la chambre noire par sa simplicité concentre l’essence même de la réflexion artistique menée au cours de la résidence d’artiste.
Les élèves ont ensuite détourné des caddies de supermarché en chambre noire mobile, et ont vécu une expérience assez marquante en faisant une sortie avec les caddies customisés pour la (re)découverte du quartier de la Chasse Royale. Ces expérimentations permettaient aux élèves de mener une véritable réflexion autour de la lumière comme révélateur d’image.

Des tests ont été réalisés en collaboration avec le professeur de sciences physiques, permettant de se questionner sur le développement scientifique du principe optique. Par la suite, les élèves ont réalisé des machines à dessiner et se sont questionnés sur la chambre noire comme machine à dessiner. Selon certaines hypothèses, Johannes Vermeer aurait utilisé la camera obscura pour peindre une partie de son œuvre. Les élèves ont ainsi pu réfléchir, avec le plasticien et le professeur d’arts plastiques, à la création d’une machine à dessiner.
Les élèves ont expérimenté le light painting qui est une technique visuelle de prise de vue photographique fondée sur la captation de la lumière, peu importe sa forme et son intensité, sur un capteur optique ou numérique. Cela permet de fixer la lumière dans un état temporel et d’espace. Cette technique consiste à modeler la lumière pour créer des compositions selon l’envie et la volonté du lightpainteur. Ici, nos élèves ont écrit leur prénom sur un temps maximal de 12 secondes.


Le lightpainting se divise en deux parties : on peut appliquer des principes de création qui sont le lightdrawing (tracé de lumière dans une image ) et le light-painting (volonté de « peindre » une surface avec de la lumière).
Des ateliers d’écriture ont ensuite été menés. Il était question d’images dans ce projet, d’images pratiquement insaisissables car liées à une expérience intime. On parle beaucoup d’images dans ce projet, d’images insaisissables. La photographie ne peut saisir cette expérience. C’est pour cela que le plasticien a souhaité que chaque élève retranscrive son expérience à travers ses propres mots en collaboration avec un professeur de français et le professeur d’arts plastiques. Des ateliers d’écriture sur le thème de la lumière et des émotions ont été proposés par le professeur d’arts plastiques. Les élèves ont relaté leur expérience au cours de cette résidence ; puis ces écrits (traduits plus tard en anglais) ont laissé place à des haikus, des poèmes classiques japonais de dix-sept syllabes réparties en trois vers, avec l’aide de leur professeur de lettres modernes.
lien vers le site du collège où vous pourrez découvrir les différents haikus.

Une carte mentale a été réalisée, en anglais, avec le professeur de la discipline concernée pour préparer le travail de verbalisation orale qui reprend (en anglais) chaque étape de la résidence d’artiste. Ces retours d’expérimentations, à l’écrit comme à l’oral, ont été présentés lors du vernissage de la résidence d’artiste. Un moment particulièrement riche où nous avons su faire de ce vernissage un moment retraçant l’expérience vécue mais aussi un moment poétique, reflet de ce qu’ont réalisé les élèves, grâce à l’implication de tous, et avec le soutien de l’équipe de direction.

Les élèves étaient ravis, et nous sommes particulièrement contents, que les modalités de réalisation du projet, malgré toutes les contraintes, aient permis à tous de vivre cette résidence particulièrement riche en présence du plasticien David Leleu.
Mme FLOERS Marjorie
Professeur d’arts plastiques
Collège Chasse Royale Valenciennes


